Un article de Justine Knapp sur la fin de notre exploitation en novembre 2018 et l’avenir de Roquecave.
La fin d’un chapitre, mais l’histoire continue
« Quand on la questionne sur la paysanne du documentaire Les chèvres de ma mère, qui aborde la passation douloureuse de son exploitation, Carole ne s’identifie pas : Ça tourne à la tragédie, ça m’a énervée. Je comprends le pincement mais ça reste un peu excessif à mes yeux, comme si la vie s’arrêtait. Notre retraite, c’est la fin d’un chapitre de trente-deux ans, mais l’histoire continue. La transmission aussi. Je pensais mettre en place des ateliers pour apprendre à mieux manger, en plus de ceux sur la fabrication du fromage. On poursuit nos activités en tant qu’hôtes et Roquecave continue de vivre. Au fond, pourquoi se tarabuster avec cette reprise ? pense-t-elle tout haut. »
« D’autant qu’Ingo continuera de se lever à l’aube pour aller traire les trois chèvres qui resteront à la ferme. La besogne ne durera qu’un quart d’heure à peine, mais permettra de garder le rythme, de ne pas être dans le vide. Carole en transformera le fruit ; pas dans la fromagerie, qui demande la même quantité d’énergie pour 6 ou 200 litres, mais dans sa cuisine, à l’aide d’un vieux frigo qu’elle retapera. De quoi envisager au moins trois petites tommes tous les deux jours, dont le couple n’imagine pas se passer. À table, après la première bouchée de fromage, l’un et l’autre ont même pris l’habitude de la remarque, presque de l’ordre de la promesse : Il faut qu’on garde quelques chèvres, hein. »
Vous pouvez lire l’article en entier publié dans le magasine de La ruche qui dit Oui.